« LES PETITES VICTOIRES » d’Yvon ROY chez RUE DE SEVRES
Tout commence comme une simple histoire d’amour, presque banale. Une femme et un homme, Chloé et Marc, se désirent et ont un petit garçon. Le bébé semble en bonne santé. Tout juste s’étonne-t-on de son manque de réaction à tel ou tel stimulus. Les années passent. Lors d’une visite d’évaluation, le diagnostic tombe : leur petit Olivier est autiste. Là où d’autres dessinateurs en auraient fait des tonnes, le Québécois Yvon Roy joue la sobriété. Une simple larme coule sur la joue du papa. On a compris, inutile d’en rajouter. Un monde s’écroule. Comme souvent dans ce genre de situation, les deux parents se séparent. Pas question cependant de laisser tomber leur gosse et le couple, malgré la rupture, restera soudé dans l’épreuve. Au-delà du fait qu’ils doivent se résoudre à accepter Olivier tel qu’il est, commence alors un long et douloureux combat, avec son lot de crises, mais aussi, progressivement, ses « petites victoires ». Durant son temps de garde, soutenu par l’appui actif de sa femme, le père décide d’expérimenter des méthodes d’interventions de son cru, préférant se fier à son instinct plutôt qu’aux recommandations des institutions et autres spécialistes. C’est un livre qui « s’adresse aux parents, puisque chacun sans exception aura des défis à relever avec son gamin, le plus grand d’entre eux étant d’aimer sans condition et sans jamais faiblir, qu’importe l’enfant qui nous est donné ». Une bouleversante leçon de vie.
Patrick GAUMER