Prix du Jury Œcuménique 2010
L’encre du passé de Mael et Bauza, Éditions Dupuis, Collection Aire libre, juin 2009
Môhitsu calligraphe errant, en quête d’inspiration et d’harmonie entre lui et son art, rencontre une jeune enfant, Atsuko, au talent de peintre. L’obligation en lui de prendre en charge cet enfant et de la confier à son ami, le peintre Takeshi, vont l’aider à retrouver le goût de la vie et son inspiration. La jeune fille devenue adulte et elle-même en quête d’inspiration se retrouvera en face de Môhitsu. Le vieux Maître l’aidera à retrouver l’inspiration qui lui faisait défaut 30 ans plut&ocic;t. Cette admirable bande dessinée nous jette dans le Japon de l’ère Tokugawa (17ème-19ème siècle) dont Edo fut la capitale politique, intellectuelle et artistique. Les rapports entre l’artiste, son art et ses œuvres nous sont relatés. Le livre est empreint de sérénité et d’harmonie, nous donnant une grande leçon de vie. Mael, Bauza et le maître calligraphe Krieger forment un triptyque artistique complet. Une bande dessinée pour petits et grands qui savent apprécier la valeur du temps qui passe. Rarement l’on trouve une bande dessinée d’une telle qualité, sur un thème asiatique, par des auteurs occidentaux. La finesse du dessin de Mael fait plonger rapidement le lecteur dans ce Japon, non celui des samouraïs et de la violence, mais celui de l’art et précisément celui du dessin et de la calligraphie. Nous y retrouvons la valeur du temps et celle de la parole, parole calligraphiée. Le scénario et les dialogues de Bauza sont simples et forment une parfaite harmonie avec le dessin. L’ouvrage ne serait pas complet sans la participation du maitre calligraphe Pascal Krieger qui nous fait ainsi découvrir l’art du « Shodô », art de la calligraphie japonaise.
« L’encre du passé » est une bande dessinée qui se lit avec passion et se referme avec sérénité.