Sélection 2007

L'envolée sauvage

L’envolée sauvage, Tome 1, L. Galandon, A. Monin, Bamboo Éditions, Collection Angle de vue, septembre 2006

Ce premier album de deux jeunes auteurs prometteurs, Galandon et Monin, raconte l’histoire de Simon, jeune juif abandonné dans la France de 1941. Accueilli par un curé de village et sa « bonne » il doit les quitter à cause du maire instituteur pétainiste qui entend bien faire respecter les lois de Vichy. Réfugié dans une maison de redressement, le garçon doit encore fuir les rafles. Sera-t-il poursuivi jusque dans les montagnes où il semble avoir trouvé la paix ? Partout où il se trouve la Dame Blanche apparaît : protectrice ou oiseau de mauvaise augure ? Les dernières pages ménagent le suspens et l’on attend la suite avec angoisse. L’histoire est bien menée, le dessin bien maîtrisé, les personnages sont attachants. À recommander à un large public dès 10 ans.

Geneviève Bénard

La Mémoire dans les poches , Tome 1, Étienne Le Roux, Luc Brunschwig, Éditions Futuropolis, juin 2006

Le contact parfois conflictuel de deux univers, le conflit de deux comportements (lorsque s’affronte le statut de la « bienfaitrice » et celui de la « mère possessive »), mettent en place un thème très attachant dans une narration émouvante où l’on regrettera parfois l’abus de flash-back mal identifiés par les procédures graphiques.

Mais ce graphisme est par ailleurs très original et très expressif… Il est difficile de trouver un récit plus « valeurs humaines », jusque dans les dérapages psychologiques de l’admirable bienfaiteur devenu féroce protecteur de son petit ou dans les faiblesses de ce père et ce fils si pathétiques.

Jacques Tramson

 

RomanoRomano,  » Un Automne de dix secondes  » Tome 1, Di Giandomenico, Bilotta, Vents d’Ouest, avril 2006

Ce récit « néo-réaliste » avoué est fort bien mené et structuré par la scansion des dix secondes de l’arbitrage d’un match de boxe. Les personnages sont attachants, la peinture sociale intéressante On aimera trouver ici le traitement du thème « valeurs humaines » que le manga « Coq de combat » traite dans une version hard et foncièrement pessimiste, du jeune homme que la pratique d’un sport de combat arrache à la dérive criminelle. À coté du jeune héros, le prêtre, ancien boxeur qui ramène les âmes perdues dans le droit chemin est présenté sans aucune mièvrerie. Vigueur, tant dans le trait que dans le thème et la rigueur de la narration.

J. Tramson