Prix du Jury Oecuménique 2003
Le Chat du rabbin » La Bar Mitsva « , Joann Sfar, Éditions Dargaud, Collection Poisson Pilote, janvier 200
Dans une ville d’Orient où le temps prend tout son temps, la fille du rabbin est brune et douce ; elle a un chat qu’elle aime tendrement et un perroquet qui lui casse les oreilles. L’oiseau parle tout le temps et n’a rien à dire. Et ce chat qui ne peut pas parler alors qu’il aurait tant à dire! Un matin le sol de la maison du rabbin est jonché de plumes de perroquet. Et le chat a la parole. Mettant tout de suite ce don au service du mensonge, il se lance dans la théologie réjouissante où l’auteur nous invite a naviguer depuis ses dernières BD. Pipul subtil à l’image des discussions rabbiniques, questionnement sur le judaïsme, la foi, l’humanité, l’animalité, l’intégrisme, l’hypocrisie, ergotage sans tendresse sur la condition humaine, l’ouvrage de Sfar se joue une fois de plus des conventions tant dessinées que narratives. Il faut noter que dans sa production boulimique, Joann Sfar montre qu’il peut prendre le temps de dessiner et plutôt bien!
C’est réjouissant pour nous, égarés entre croquis d’observation et caricatures expressionnistes. Le décalage de ton ainsi provoqué d’une planche à l’autre est superbement régulé par les couleurs chaudes et brillantes de Brigitte Findakly. Dans ce jeu du tout a trac et du demi-mot le dessin est rusé et le texte d’une adresse surprenante. Il y en a déjà deux tomes comme ça. Pourvu que ça dure.